Lors de l’audience du 6 mai 1985 à Rome, quand Jean-Paul II recevait les participants du 86ème Chapitre Général des Carmes Déchaux, il leur adressa cette exhortation : « Sentez-vous aujourd’hui plus que jamais, avec votre charisme propre, au service de l’Eglise entière et du monde qui cherche Dieu… Ne l’oubliez jamais. Un charisme approuvé par l’Eglise, comme l’est le vôtre, est toujours un bien pour l’Eglise ».

 

L’Eglise est le Corps du Christ, dont il est la Tête[1]. Le Carmel est un des membres de ce Corps Mystique. Et les Communautés Séculières en sont de modestes cellules, dans la fidélité à l’exemple et à l’enseignement de tous les Saints du Carmel.

C’est au Patriarche de l’Eglise latine de Jérusalem, saint Albert, que les ermites du Mont Carmel demandèrent, au début du XIIIème siècle, de leur donner une règle de vie communautaire. En 1562, sainte Thérèse d’Avila établit la Réforme de l’Ordre, sous l’inspiration du Seigneur, pour le salut des âmes et l’augmentation de l’Eglise[2]. Elle a toujours été soumise à tous les enseignements de la Sainte Foi catholique[3]. Et sur le point de mourir, elle s’écria : Enfin, je suis fille de l’Eglise.

Saint Jean de la Croix fut tout autant un fils soumis de l’Eglise. Il écrit qu’on ne peut désirer mieux que de marcher par le chemin uni de la Loi de Dieu et de l’Eglise et de vivre seulement en vraie et obscure foi, en espérance certaine et en charité entière[4].

 

Plus près de nous, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte-Face, cherchant à connaître sa vocation propre au sein de l’Eglise, a compris que celle-ci, Corps du Christ, avait un cœur brûlant d’amour. Et elle conclut : Dans le Cœur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’Amour[5].

 

L’Eglise est dans le Christ comme un sacrement ou, si l’on veut, un signe et un moyen d’opérer l’union intime avec Dieu et l’unité de tout le genre humain[6]. Le Carmel est une communauté d’Eglise et l’on ne peut en faire partie que si l’on est engagé dans une communauté religieuse ou dans une communauté séculière.

 

 

[1] cf. Ephésiens 1, 22 et Colossiens 1, 18

[2] Sainte Thérèse d’Avila, Le Livre des Fondations, ch. 1

[3] Sainte Thérèse d’Avila, Relation de 1576

[4] Saint Jean de la Croix, Lettre du 12 octobre 1589

[5] Sainte Thérèse de Lisieux, Manuscrit B 3v°

[6] Lumen Gentium 1