Elisabeth de la Trinité, une jeune sainte rayonnante !

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Elisabeth Catez, Elisabeth de la Trinité, fut Carmélite à Dijon : ce nom ne vous dit rien ? Figurez-vous que la jeune sainte, si attachante, est connue en Amérique Latine, en Inde, aux Philippines… plus peut-être que chez nous !
Alors ne tardez pas à la découvrir, quelques semaines après sa Canonisation par le pape François. Élisabeth risque de devenir pour vous, comme pour beaucoup d’autres, une amie qui ne vous lâchera plus !

 

 

 

 

  • 1880 Le 18 juillet, naissance au camp d’Avor (près de Bourges) où son père est capitaine.
  • 1882 La famille vient s’installer à Dijon. Naissance de Marguerite, la chère « Guite »
  • 1887 Mort brutale de son père.
  • 1893 1er Prix de Piano au Conservatoire de Dijon.
  • 1894 A 14 ans, Élisabeth, la musicienne admirée, se donne sans retour à Jésus, et entend l’appel du Carmel. Sa maman s’y opposera jusqu’à ses 21 ans.
  • 1901-1906 5 années de vie au Carmel de Dijon.
  • 1906 Le 9 novembre, Élisabeth meurt à 26 ans de la maladie d’Addison, alors inguérissable.
  • 1984 Béatification par le pape Jean-Paul II
  • 16 octobre 2016 Canonisation par le pape François

«Un terrible caractère»

Comme elle l’écrira elle-même et que nous devinons sans peine sur ses photos d’enfant au regard volontaire pour ne pas dire furieux ! « Ses colères-diable, très diable » sont connues à Dijon. Mais en même temps « un grand cœur, si
aimant » ! Élisabeth ? « Elle sera un ange ou un démon ! »

Une rencontre qui change tout

Celle de Jésus lors de sa 1e Communion, alors qu’Élisabeth a 11 ans. Elle s’y est préparée avec un sérieux peu ordinaire ! Depuis sa 1ère confession déjà, elle redouble d’efforts pour dominer son caractère colérique, mais elle a compris qu’elle n’y arrivera pas toute seule.
C’est Jésus, elle en est sûre, qui le fera en elle.
Pour l’amour de Lui, que de victoires silencieuses elle remporte, alors qu’elle « sent son sang bouillir en elle » ! Au lendemain de ce jour, elle apprend que son nom « Élisabeth » signifie « Maison de Dieu » : un horizon merveilleux s’ouvre dans le cœur de la fillette, un horizon qui ira en s’élargissant à l’infini…

  • Elisabeth de la Trinité et les prêtres.

En cette “année sacerdotale”, je vous propose de regarder ce qu’Élisabeth de la Trinité nous dit du ministère des Prêtres.

Dans sa vie de laïque, collaborant à la mission de l’Église, Élisabeth vit en relation avec les prêtres. Comme tout fidèle du Christ, elle s’adresse à eux pour recevoir les sacrements, particulièrement la confession et l’Eucharistie. Mais elle attend d’eux aussi une direction d’âme et un enseignement. Élisabeth, avec un sensus fidei étonnant, intègre les trois dimensions de la mission des prêtres : ils célèbrent pour elle l’eucharistie, ils lui donnent le pardon du Seigneur et l’enseignent par leurs prédications. Elle a besoin d’eux pour recevoir les sacrements, pour l’enseignement des mystères chrétiens et pour diriger sa conscience.

Mademoiselle Catez est très discrète sur sa relation avec les prêtres. Nous n’en trouvons aucune allusion dans sa correspondance. La seule source qui nous permet d’en parler est son Journal intime dont il ne reste qu’une partie. Dans cet écrit, elle parle de quelques prêtres : l’abbé Jean-Baptiste Sellenet, vicaire à la paroisse Saint-Michel de Dijon de 1890 à 1897 ; l’abbé Alexis Golmard, curé de la paroisse Saint-Michel de 1895 à 1916 ; le père Évariste Lion, rédemptoriste, qui prêche une mission à Saint-Michel, avec deux de ses confrères.

Élisabeth se révèle à travers son journal. Nous découvrons une âme qui sent ce qu’il lui faut, qui voit par intuition où elle doit être menée, mais qui accepte en même temps, dans une profonde obéissance, de recevoir ceux qui lui sont donnés comme directeurs et accompagnateurs. C’est dans le dialogue avec les prêtres qu’elle discerne et approfondit sa vocation au Carmel. Cette vocation qu’elle avait spontanément avouée au Chanoine Angle dès ses sept ans et avec lequel elle entretiendra une précieuse correspondance.

Quelques extraits de ces lettres nous montrent comment à travers le ministère du prêtre, elle veut être une âme offerte dans le sacrifice de l’Eucharistie pour être totalement saisie par le Christ. Avant sa prise d’habit, le 8 décembre 1901, elle écrit : « Votre âme n’est-ce pas, sera toute en communion avec celle de l’heureuse fiancée qui enfin va se donner à Celui qui depuis si longtemps l’appelle, et qui la veut toute sienne. Demandez lui que je ne vive plus, mais que Lui vive en moi. Puis du meilleur de votre âme, bénissez votre petite enfant bienheureuse et reconnaissante. » (Lettre 99)

L’année suivante, le 2 août 1902, elle demande : « Mettez-moi dans le calice, afin que mon âme soit toute baignée dans ce Sang de mon Christ dont j’ai si soif ! pour être toute pure, toute transparente, pour que la Trinité puisse se refléter en moi comme en un cristal. » (Lettre 131)

Le 4 janvier 1904, elle précise : « Au Saint Sacrifice, à l’autel de Celui que j’aime, souvenez-vous de votre carmélite : dites au Bon Dieu qu’elle veut être son Hostie pour qu’il demeure toujours en elle, et puisse le donner. » (Lettre 190)

Les puissants désirs de la carmélite ressemblent à ceux de la jeune Élisabeth. Peu de temps avant son entrée au Carmel, elle avait écrit à Marguerite Gollot : « Nous sommes ses hosties vivantes, ses petits ciboires que tout en nous Le reflète, que nous Le donnions aux âmes » (Lettre 54, du 16 mai 1901) Élisabeth use d’un langage symbolique très fort : elle est “hostie vivante”, “ciboire” ; elle est en quelque sorte une “présence réelle” du Christ ; elle Le rayonne et veut tel un apôtre “le donner aux âmes”. Nous sentons vibrer son zèle apostolique.

Dans une dernière lettre, le 9 mai 1906, elle mendie : « Puisque vous êtes son prêtre, consacrez moi à Lui comme une petite Hostie de louange qui veut le glorifier au ciel ou sur la terre, dans la souffrance tant qu’Il voudra. Et puis si je m’en vais, vous m’aiderez à sortir du Purgatoire… » (Lettre 271)

Élisabeth réclame l’aide du ministre de l’Eucharistie pour participer toujours plus pleinement au Mystère Pascal du Christ. Elle demande à celui qui fut le confident de son enfance de l’aider par le sacrifice eucharistique à devenir cette Hostie vivante, agréable à Dieu. Dans cette Communion des Saints, si importante pour elle, elle compte sur sa prière pour l’ultime purification avant le face à face.

Mais c’est sans aucun doute dans la correspondance avec l’abbé André Chevignard qu’apparaît le plus fortement la dimension sacerdotale d’Élisabeth. Peu après avoir rencontré pour la première fois le beau-frère de sa sœur, elle lui écrit : « J’ai eu un parloir tout divin avec l’Abbé Chevignard. Je crois qu’il y a eu fusion entre l’âme du Prêtre et celle de la carmélite. » (Lettre 135, vers le 14 septembre 1902) C’est Élisabeth elle-même qui souligne le mot “fusion”. En parlant et en écrivant à ce jeune séminariste qui sera ordonné prêtre le 29 juin 1905, Élisabeth approfondit sa vocation de carmélite, fille de Thérèse de Jésus et de tout son être elle va s’unir à l’action sacerdotale de son correspondant.

Le 24 février 1903, elle lui écrit : « Ne trouvez-vous pas que dans l’action, alors qu’on remplit l’office de Marthe, l’âme peut toujours demeurer toute adorante ensevelie comme Madeleine en sa contemplation, se tenant à cette source comme une affamée. Et c’est ainsi que je comprends l’apostolat pour la carmélite comme pour le Prêtre. Alors l’un et l’autre peuvent rayonner Dieu, le donner aux âmes s’ils se tiennent sans cesse aux sources divines. Il me semble qu’il faudrait s’approcher si près du Maître, communier tellement à son âme, s’identifier à tous les mouvements, puis s’en aller comme Lui en la Volonté du Père. » (Lettre 158)

Nous pouvons noter le rapport étroit qu’elle établit entre le prêtre et la carmélite dont l’apostolat lui semble identique. Le 27 avril 1904, elle confie : « J’aime beaucoup ce que vous me dites de Marie dans votre lettre et je vous demande, puisque vous vivez si près d’elle, de la prier un peu pour moi. J’envisage aussi ma vie de carmélite sous cette double vocation : « Vierge et Mère ». Vierge : épousée en la foi par le Christ ; Mère : sauvant les âmes, multipliant les adoptés du Père, les cohéritiers du Christ ». (Lettre 199)

“Sauver les âmes”, “multiplier les adoptés du Père” sont bien des actions sacerdotales. Élisabeth “dépasse” d’une certaine manière sa propre vocation d’épouse du Christ pour lui donner une dimension sacerdotale.

Le 16 novembre 1904, elle lui écrit : « … que le poids de son amour vous entraîne jusqu’à cette heureuse perte dont parlait l’apôtre lorsqu’il s’écriait : “Ce n’est plus moi qui vit, mais c’est le Christ qui vit en moi.” (Ga 2, 20) C’est là le rêve de mon âme de carmélite, c’est aussi je crois celui de votre âme sacerdotale, c’est surtout celui du Christ … » (Lettre 214) A nouveau Elisabeth identifie son désir de carmélite à celui du Prêtre.

Le 25 juin 1905, peu de jours avant l’Ordination de l’Abbé Chevignard, elle lui écrit : « Vendredi au Saint Autel lorsque pour la première fois entre vos mains consacrées, Jésus, le Saint de Dieu, viendra s’incarner en l’humble hostie, n’oubliez pas celle qu’Il a conduite sur le Carmel afin qu’elle y soit la louange de gloire ; demandez-lui de l’ensevelir dans la profondeur de son mystère, et de la consumer des feux de son amour ; puis offrez-la au Père avec l’Agneau divin ». (Lettre 232)

Puis dans une courte lettre du 21 juillet, elle précise : « Puisque vous êtes le prêtre de l’amour, je viens vous demander avec la permission de notre Révérende Mère, de bien vouloir me consacrer à Lui demain à la Sainte Messe. Baptisez moi dans le sang de l’Agneau afin que, vierge de tout ce qui n’est pas Lui, je ne vive que pour aimer d’une passion toujours croissante jusqu’à cette heureuse unité à laquelle Dieu nous a prédestinés en son vouloir éternel et immuable. » (Lettre 234)

Élisabeth souligne “me consacrer” et “unité”. La moniale compte sur la grâce particulière de la première messe de l’abbé Chevignard pour faire de sa vie une offrande plus profonde, pour être plus intimement unie au Christ.

Mais le sommet de la correspondance avec l’Abbé Chevignard est atteint le 29 novembre 1905, un an avant sa mort : « Dans le silence de l’oraison, écoutons-le, il est le principe qui parle au-dedans de nous […] Demandons-lui de nous rendre vrais dans notre amour, c’est-à-dire de faire de nous des êtres de sacrifice, car il me semble que le sacrifice n’est que l’amour mis en action. “Il m’a aimé et s’est livré pour moi.” J’aime cette pensée que la vie du prêtre (et de la carmélite) est un Avent qui prépare l’Incarnation dans les âmes. […] N’est-ce pas aussi notre mission de préparer les voies du Seigneur par notre union à Celui que l’Apôtre appelle un “feu consumant” ». (Lettre 250)

Élisabeth fait, avec audace, un parallèle voire une identification entre la mission du Prêtre et celle de la Carmélite qui doivent tous deux préparer les chemins au Seigneur dans les âmes. Elle collabore activement à la mission des prêtres selon les instructions de sainte Thérèse d’Avila aux chapitres 1 et 3 du Chemin de Perfection.

Élisabeth a cheminé avec l’abbé Chevignard qu’elle a connu comme séminariste et elle l’a rencontré au parloir. Elle a ainsi approfondit sa propre vocation de carmélite dans sa double dimension apostolique et sacerdotale.

Pour finir, citons une lettre du 22 juin 1902, adressée à l’abbé Joseph Baudis, missionnaire en Chine : « Je veux être apôtre avec vous, du fond de ma chère solitude du Carmel, je veux travailler à la gloire de Dieu. […] “Apôtre, Carmélite”, c’est tout un ! » (Lettre 124)

Nous entendons bien ici l’idéal apostolique du carmel thérésien. Élisabeth veut collaborer de toutes ses forces et de toute son âme à l’œuvre apostolique du missionnaire. La carmélite, par sa prière et par le don d’elle-même, va aider les prêtres dans leur apostolat, mais elle attend d’eux qu’ils l’aident aussi à réaliser sa vocation. Il y a un véritable échange qui la conduit à identifier, tout en les distinguant ses deux vocations de prêtre et de carmélite. Par l’intercession d’Élisabeth que le Seigneur mette sur notre route les ministres dont nous avons besoin. Qu’à sa prière, il nous donne de pouvoir répondre toujours plus généreusement à la vocation qui est la nôtre.

Amen.

Fr. Didier-Marie Golay, ocd

 

  • Elisabeth de la Trinité et Saint Paul

 

Frères et sœurs,

Sœur Élisabeth de la Trinité est sans doute la carmélite qui a le plus lu et médité l’apôtre saint Paul. Dans ses écrits, nous trouvons près de 200 fois la mention de l’Apôtre saint Paul. Il faut ajouter à cela, presque 500 citations de ses épîtres. Ce qui représente la moitié des citations biblique du Nouveau Testament que nous trouvons dans les écrits d’Élisabeth.

En regardant attentivement, nous voyons qu’elle cite 164 fois l’épître aux Éphésiens, qui a donc de très bonne raison d’être la première lecture de sa fête. L’épître aux Romains, par exemple, qui est beaucoup plus longue que celle aux Éphésiens ne sera citée que 59 fois.

Élisabeth cite à peu près toutes les épîtres pauliniennes. Il ne manque que les deux lettres aux Thessaloniciens.

Incontestablement, sœur Élisabeth de la Trinité s’est nourrie de la doctrine paulinienne et l’a si fortement assimilée qu’elle rejaillit sans cesse sous sa plume.

C’est à travers son “Gaume”, son Manuel du Chrétien, qu’Élisabeth entre chaque jour en contact avec la Parole de Dieu. Ce manuel contenait l’Ordinaire de la Messe, l’intégralité du Nouveau Testament, les Psaumes et l’Imitation de Jésus-Christ. Chaque jour, à partir de son entrée au Carmel, Élisabeth se plonge dans son Manuel pour lire un chapitre de l’Évangile, puis un chapitre des épitres et achève par la lecture d’un chapitre de l’Imitation. Ainsi, de manière quotidienne, quelques gouttes de la Parole viendront irriguer son être et creuser en elle le chemin de la connaissance du Dieu vivant.

Son “Gaume” est le lieu privilégié, en contre point de la liturgie, où elle peut se désaltérer aux eaux vives de l’Écriture. Il est le lieu de la rencontre avec celui qu’elle nomme le « grand saint Paul ».

Il est intéressant de regarder d’un peu plus près les verbes ou les expressions dont use Élisabeth en parlant de l’Apôtre saint Paul. La palme revient à l’expression « saint Paul dit » ou « l’apôtre dit » qui représente près de la moitié des expressions. Nous pouvons y ajouter tout un lot de verbes similaires : « parler », « s’écrier », « écrire », « faire part de », « recommander », révéler » ; Mais l’apôtre Paul a « un regard éclairé » ; il nous « donne une lumière ; il « pénètre si loin » ; il est « instruit par Dieu lui-même » ; Élisabeth a lu saint Paul, elle en a goûté la richesse. Car saint Paul « l’instruit », « vient à son aide », il « l’enseigne », il « lui explique » … Elle se met véritablement à son écoute et elle invite ses correspondants à lire et à écouter l’apôtre pour découvrir à leur tour les richesses de son enseignement.

À plusieurs reprises, elle invite à « écouter » les paroles de l’Apôtre. Elle-même s’exprime souvent à travers les citations de « son cher saint Paul » ; souvent elle indique qu’elle veut « dire avec l’apôtre ».

Prenons par exemple la lettre qu’elle envoie à l’abbé Chevignard : « Saint Paul dit “que nous ne sommes plus des hôtes ou des étrangers, mais que nous sommes de la Cité des saints et de la Maison de Dieu” (Ep 2, 19). C’est là, en ce monde surnaturel et divin, que nous habitons déjà par la foi, que mon âme se sent tout près de la vôtre, sous l’étreinte du Dieu tout Amour ! Sa charité, sa “trop grande charité” (Ep 2, 4) pour employer encore le langage du grand apôtre, voilà ma vision sur la terre. Monsieur l’Abbé, comprendrons-nous jamais combien nous sommes aimés ? Il me semble que c’est bien là la science des saints. Saint Paul dans ses magnifiques épîtres, ne prêche pas autre chose que ce mystère de la charité du Christ. » (Lettre 191)

En quelques lignes, elle évoque trois fois l’apôtre Paul et cite deux de ses épîtres, et nous sentons combien les “magnifiques épîtres” de saint Paul ont éclairés et dynamisés Élisabeth dans sa vie spirituelle. Elle indique au chanoine Angles : « Saint Paul, dont je cultive les belles épîtres, qui font mon bonheur, dit que “nul ne sait ce qui est en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu”. » (Lettre 230) Non seulement, elle lit et s’émerveille devant les écrits pauliens, mais elle les « cultive », avec tout ce que cette expression suppose de travail, de soin, d’attention…

La première citation de saint Paul que nous trouvons dans les écrits d’Élisabeth provient de la lettre aux Galates : « ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2, 20) Très rapidement, nous trouverons l’expression de la lettre aux Éphésiens, « le trop grand amour » (Eph 2, 4), qui reviendra 35 fois sous sa plume.

En feuilletant les lettres d’Élisabeth, nous cheminons à son propre pas dans sa découverte des écrits pauliniens. Faisons un santon des citations qui reviennent le plus souvent : « Saint Paul dit que nous sommes de “la Cité des saints et de la Maison de Dieu” (Eph 2, 19). » [Lettre 160] « il faut que nous nous laissions enraciner en la Charité du Christ comme dit saint Paul (Ep 3,17) dans la belle épître d’aujourd’hui. » [Lettre 179] « Louange de Gloire » (Eph 1, 12), expression dans laquelle Élisabeth reconnait sa vocation personnelle. [Cf. Lettre 269]

Du fait de sa maladie, Élisabeth plonge dans son “Gaume” et lit son “cher saint Paul” ; Elle établit des listes où elle note les références des passages de Paul qui lui parle au cœur. Elle cite en indiquant la page de son Manuel et le numéro du verset. Sa correspondance laisse transparaître toute l’admiration qu’elle a pour l’Apôtre Paul et les citations explicites abondent. « Je viens de lire dans Saint Paul des choses splendides sur le mystère de l’adoption divine. […] Écoute parler mon cher saint Paul : […] Et puis écoute encore : […] l’Apôtre ajoute… » [Lettre 239]

Dans sa lecture, dans sa méditation des écrits de saint Paul, elle retient d’une part tout ce qui a trait à l’élection, à la prédestination d’amour et d’autre part ce qui donne sens à ce qu’elle vit dans sa chair. Elle est éblouit par le fait que « le Dieu riche en miséricorde (Ep 2, 4) nous donne part à l’héritage des saints dans la lumière (Col 1, 12). » [Lettre 223] Cette citation de la lettre au Colossiens (Col 1, 12) revient une dizaine de fois dans ses écrits. Paul lui apprend également que nous sommes « élus en Lui avant la création » (Eph 1, 4) qui revient 17 fois sous sa plume. « Saint Paul dans son épître aux Romains dit que “ceux qu’Il a connus en sa prescience, Dieu les a aussi prédestinés pour être conforme à l’image de son Fils.” » [Lettre 231] Cette citation (Rm 8, 29) reviendra près de trente fois sous la plume d’Élisabeth.

Elle fait également sienne, en la citant une dizaine de fois, la parole de la seconde lettre aux Corinthiens (II Co 12, 9) quand Paul affirme : « Je me glorifie de mes infirmités car alors la force de Jésus-Christ habite en moi » [Lettre 220] Elle donne sens à ses souffrances en méditant divers textes des épîtres pauliniennes : « Je souffre dans mon corps ce qui manque à la passion du Christ » (Col 1, 24) ; « Dieu est un feu consumant » (He 12, 29) ; Mais les textes de Paul lui donne surtout d’élever son regard pour « revêtir le Christ » (Gal 3, 27) et plus encore pour découvrir que « Notre vie est dans les cieux » (Ph 3, 20).

Dans sa lecture de Paul – et plus généralement de toute l’Écriture – Élisabeth est sélective, elle ne retient pas tout. Elle privilégie ce qui la stimule dans sa marche à la suite de Jésus-Christ. Nous avons sans doute une clef de lecture élisabéthaine de l’Écriture dans les numéros 27et 28 de la Dernière Retraite. Élisabeth s’appuie sur le prophète Osée et sur saint Paul pour affirmer que la Parole est vivante et efficace. Elle précise : « C’est donc elle directement, qui achèvera le travail du dépouillement dans l’âme ; car elle a ceci de propre et de particulier, c’est qu’elle opère et qu’elle crée ce qu’elle fait entendre, pourvu toutefois que l’âme consente à se laisser faire. » [n° 27]

La Parole vient œuvrer en nous, Élisabeth a donc choisi les textes qui pouvaient davantage la façonner à l’image du Christ Jésus. Elle précise : « Mais ce n’est pas tout de l’entendre, cette parole, il faut la garder ! » [n° 28]

Alors aujourd’hui, Élisabeth nous invite à nous interroger : Quels textes de l’Écriture animent et dynamisent notre vie spirituelle profonde ? Comment les laissons-nous agir en nous ?

Laissons Élisabeth conclure et recevons pour nous-mêmes les paroles qu’elle adressait au docteur Barbier : « J’ai eu tant de bonheur à vous voir apprécier mon cher saint Paul que je vous demande, pour compléter ce bonheur, d’accepter comme un dernier adieu de votre petite malade, un dernier témoignage de son affectueuse reconnaissance, le livre de ces Épîtres dans lequel mon âme a puisé tant de force pour l’épreuve. Nous nous retrouverons sous la lumière que ces pages apportent à ceux qui les lisent avec la foi des enfants de Dieu. » [Lettre 340]

Avec Sœur Élisabeth de la Trinité, en cette année saint Paul, soyons de ceux qui lisent ces épîtres avec la foi des enfants de Dieu et que son intercession nous obtiennent d’en être éclairés, illuminés pour être louange à la gloire du Dieu vivant. Amen.

Fr. Didier-Marie Golay, ocd

 

Auteur : Didier-Marie Golay

C’est l’album d’une fillette entière et colérique. C’est l’album d’une pianiste surdouée promise à un bel avenir. C’est l’album d’une jeune fille touchée par la grâce et l’amour du Christ. C’est l’album d’une carmélite et d’une sainte. Les quelques écrits qu’Elisabeth nous a laissés sont précieux. Particulièrement sa prière O mon Dieu, Trinité que j’adore qu’elle nous offre en héritage. Héritière de Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux, soeur Elisabeth de la Trinité (1880-1906), du Carmel de Dijon, a marqué son temps, l’Eglise et le monde. Cet album, agrémenté de plus de 200 photographies et d’encarts thématiques, historiques et géographiques nous invite à la rencontrer au coeur de son époque, de sa vie et de sa spiritualité. Elle nous enseigne un chemin d’intériorité ouvert à tous, “à travers tout”, et nous la découvrons “prophète de notre temps”, rayonnant de la vie de Dieu pour nous. Un album pour illuminer le quotidien.

Biographie de l’auteur

Le père Didier-Marie Golay, carme de Lisieux, est membre de la Province de Paris de l’Ordre des Carmes Déchaux. Il est l’auteur d’un album sur Edith Stein, Devant Dieu pour tous (Prix de l’humanisme Chrétien 2010), et de l’Atlas Thérèse d’Avila, aventurer sa vie. Il a coordonné et participé à divers colloques organisés en 2006 pour le centenaire de la mort d’Elisabeth de la Trinité.


« Juste un an après sa canonisation, la figure de sainte Élisabeth de la Trinité interpelle notre époque. Jeune fille parfaitement insérée dans le monde, elle y vit l’intimité avec le Christ à laquelle tout baptisé est appelé. Carmélite, elle garde un lien fort avec ses amis, leur montrant le chemin vers Celui pour qui elle a tout quitté. Elle nous invite, à sa suite, à « écouter Celui qui a tant à nous dire » et à rayonner, avec elle, la joie qu’Il veut nous communiquer. »

Auteur: Père Didier-Marie GOLAY

 

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Trois quarts de siècle après sa mort, Élisabeth de la Trinité, cette grande contemplative, plus connue à l’étranger qu’en France, voit enfin publier ses œuvres complètes de façon intégrale : cette troisième édition réunit en un seul volume les trois tomes précédents parus en 1979 et 1980.
Cet ouvrage, grâce à une ample documentation, permet de donner toute la mesure de cette personnalité charismatique, à la fois théologique, spéculative et attentive aux choses les plus humbles. Après une introduction générale, on trouvera d’abord les quatre petits « Traités spirituels » rédigés par Élisabeth à la fin de sa vie, une « Esquisse biographique », puis ses « Lettres

» : celles de la carmélite.

 

On lira enfin son « Journal » spirituel, composé à l’âge de dix-huit et dix-neuf ans, ainsi que ses « Notes intimes » et « Poésies » échelonnées sur toute sa vie. Un ensemble d’Annexes et d’Index clôt le volume.

  • Relié: 1112 pages
  • Editeur : Editions du Cerf (30 septembre 1991)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2204043982
  • ISBN-13: 978-2204043984
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Qui est Elisabeth Catez, béatifiée par Jean-Paul II le 25 novembre 1984 et canonisée par François, le 16 octobre 2016 ? A l’heure où l’Eglise offre aux catholiques une nouvelle sainte, Jocelyne Delafraye revisite son histoire. Non pas comme une biographe mais comme une femme de foi, personnellement touchée par la vie et le message d’Elisabeth de la Trinité. “En déroulant, au fil des ans, la pelote de son histoire, je me suis attachée à mettre en valeur les moments fondateurs où la grâce divine s’est emparée de la courbe de ses jours.” Elisabeth Catez, née le 18 juillet 1880, développe très vite un attrait pour la prière et souhaite devenir carmélite. Sa mère s’oppose d’abord à sa vocation, mais lors d’une visite au Carmel de Tarbes, son coeur est touché par la joie d’une jeune religieuse. Elle accepte cette vocation et sa fille rejoint le Carmel de Dijon en 1901. Elle y vivra jusqu’à sa mort, à vingt-six ans, le 9 novembre 1906. “A elle seule, cette jeune mystique est une école. D’intériorité, d’humilité, écrit Jocelyne Delafraye. En jetant sa vie en Dieu, en la jetant à la manière d’une offrande, cette jeune sainte est devenue Parole.”

  • Broché: 204 pages
  • Editeur : Editions Médiaspaul (30 mars 2017)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2712214498
  • ISBN-13: 978-2712214494
  • Où le trouver: Carmel de Dijon, Amazon, La Procure

 


La canonisation de la carmélite Elisabeth de la Trinité invite à approfondir son expérience et son enseignement. Le présent ouvrage, à côté des présentations succinctes de la nouvelle sainte se propose comme une réflexion sur son message, alliant profondeur des vues et accessibilité du propos. Suivant une trame biographique, il pose un regard à la fois théologique et spirituel sur l’expérience d’Elisabeth. Au fil des pages, le lecteur découvre la profondeur d’une existence apparemment très simple mais riche d’enseignements, qui depuis plus d’un siècle a aidé de nombreuses personnes à entrer dans une familiarité avec le Dieu Trinité qui habite en elles. Quant au lecteur déjà ami de la Sainte, il est frappé de la nouveauté des intuitions de l’auteur, et de leur actualité.

 

 

Biographie de l’auteur
Le P. Sicari est carme, prêtre et théologien. Il a fondé avec sa province carmélitaine de Venise le Mouvement Ecclésial Carmélitain dans lequel religieux et laïcs s’aident mutuellement à recevoir le charisme du Carmel, au moyen notamment de réunions fréquentes et de retraites annuelles. Il est rédacteur à la revue Communio et a fait partie de la Commission Théologique Internationale. Aux Editions du Carmel, il est l’auteur de “Laïcs et conseils évangéliques” (2003) et de “Prier dans le monde” (2015).

 

1. Écrits

  • Œuvres complètes (un volume). Le Cerf, 1991.
  • Pensées (2 volumes), collection « Foi vivante », N° 207 et 208. Le Cerf, 1984.
  • Les plus belles pages d’Élisabeth de la Trinité. Présentées par le Père Conrad de Meester. Le Cerf, 1991.

2. Études

  • Rayonner Dieu. Sainte Élisabeth de la Trinité. Très bel album illustré consacré à la carmélite de Dijon. Réalisation : P. Didier-Marie Golay. Cerf, Paris, 2016.
  • Conrad de Meester, Élisabeth de la Trinité. Biographie, Presses de la Renaissance, 2006
  • P. Ferlay, Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, collection « Foi vivante », N° 210. Ed. du Cerf, 1985. Commentaire de la prière célèbre de la Bienheureuse.
  • P.M. Fevotte, Virginité, chemin d’amour à l’école d’Élisabeth de la Trinité. Le Cerf, 1992.
  • M. Philipon, Doctrine spirituelle de Sœur Élisabeth de la Trinité. Desclée de Brouwer, 1954 (ouvrage réédité).
  • H. Urs von Balthasar, Élisabeth de la Trinité et sa mission spirituelle. Ed. du Seuil, 1959 (ouvrage réédité). Étude théologique de base.
  • J. Rémy, Regards d’Amour, Élisabeth de la Trinité Jean de la Croix aux Éditions du Cerf.