Juive, athée, moniale… et sainte ! Edith Stein, canonisée par le pape Jean-Paul II en octobre 1998, est une figure hors du commun. A tous points de vue. Son origine, tout d’abord. Juive née en Allemagne, elle partageait avec le Christ un lien de sang qu’elle ne reniera jamais. Cette solidarité avec ses frères de race, elle la vivra jusqu’à bout. Sa pensée, ensuite. Elle occupe une place de choix parmi les grands philosophes du XXe siècle. Une chercheuse de vérité, infatigable et passionnée, qui préférait être athée plutôt que de prononcer trop vite une profession de foi à laquelle elle n’adhérait pas totalement. Qui eut le courage aussi de remettre en cause son athéisme. Sa vocation religieuse, enfin. Qui la conduisit du Carmel à la Croix. Parce qu’elle accepta, au prix de sa vie, de défendre la dignité humaine, de porter l’espoir dans l’enfer même des camps d’extermination nazis. Une martyre, c’est-à-dire un témoin crédible de Jésus persécuté. A l’heure où nous tirons les leçons de notre histoire récente, Judith Stein fait figure de pionnière de la réconciliation entre Chrétiens et Juifs. Elle qui redécouvrit et réapprit à aimer le Dieu juif une fois devenue chrétienne. A nous ses frères en Christ, elle révèle nos véritables racines et l’héritage précieux que contient notre foi.