Le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus avait déjà une solide réputation de prédicateur de la spiritualité carmélitaine lorsqu’il publia en 1945 L’oraison des débutants. Cet ouvrage de référence, qui connut de suite une large diffusion, constitue une merveilleuse introduction à la vie d’oraison, avec les différentes étapes qui la jalonnent et les moyens indispensables pour y progresser en dépit des difficultés du chemin. «L’oraison est une prise de contact avec Dieu, une actualisation de l’union surnaturelle que la grâce établit entre Dieu et notre âme, ou encore un échange entre deux amours : celui que Dieu nous porte, celui que nous avons pour lui.»

 

 

 

Carme, auteur du maître ouvrage Je veux voir Dieu, fondateur de l’Institut Notre Dame de Vie, le Père Marie-Eugène n’a eu de cesse, tout au long de son ministère, d’ouvrir à tous les chrétiens les chemins de l’oraison et de la contemplation dans la droite ligne de la tradition carmélitaine.

 

Extrait :

«L’oraison est un commerce d’amitié…»

C’est à sainte Thérèse d’Avila que nous allons demander la science de l’oraison des débuts.
Pour éclairer tout son enseignement, soulignons d’abord que la sainte écrit pour ses filles qui vivent sous la Règle carmélitaine de saint Albert. Cette Règle qui a codifié la vie et les usages des ermites du Mont-Carmel contient un précepte autour duquel tous les autres gravitent : «méditer la loi du Seigneur nuit et jour».
Telle était la vie en effet de ces ermites. Ils étaient venus sur la sainte montagne pour vivre de l’esprit du grand prophète Élie dont la vie tout entière s’était exprimée en son cri de guerre : Vivit Dominus in cujus conspectu sto : «Il est vivant le Seigneur en présence de qui je me tiens.»
Ce cri de guerre, inscrit dans la devise du Carmel, fixe l’attitude foncière de l’âme carmélitaine. La présence de Dieu est le port d’attache auquel elle doit revenir dès que sont terminées les tâches particulières qui lui sont imposées. Ainsi faisaient les prophètes au désert, et les ermites au Mont-Carmel.
Sainte Thérèse se réclame de sa filiation à leur égard et veut en revivre la grâce en toute sa ferveur première.